Celan, Paul

190?-195?. Né en Bucovine, mort en France. Poète et théoricien de la poésie d’expression roumaine, alle­mande et française. Auteur d’une poésie aux accents mys­tiques mais retenue et par­fois her­mé­tique. L’expérience trau­ma­tique de la Sec­onde Guerre mon­di­ale a pro­fondé­ment mod­i­fié sa per­cep­tion du monde et sa poésie, notam­ment à tra­vers la ques­tion de la langue employée, et de l’impossibilité d’écrire de la poésie après 1945. Ces apor­ies l’ont menées au suicide.

Céline, Louis-Ferdinand Destouches, dit

188?-1961. Né à Paris, mort à Meudon. Auteur et médecin. Il exerce la médecine à Meudon où il s’est instal­lé après la Pre­mière Guerre mon­di­ale, au cours de laque­lle il a com­bat­tu et a obtenu le grade de capo­ral. Il racon­tera son expéri­ence de la guerre dans son jour­nal inti­t­ulé Car­net du capo­ral Destouch­es. Celle-ci restera présente en fil­igrane dans d’autres romans. En 1928, il pub­lie son pre­mier roman, Voy­age au bout de la nuit qui aura un reten­tisse­ment impor­tant et mar­quera l’émergence d’un style sin­guli­er, sac­cadé, sus­pendu, évo­quant la parole mais aus­si une forme d’urgence. Il pub­lie dans l’entre-deux-guerres plusieurs autres romans dans lesquels l’autobiographie est présente plus ou moins explicite­ment, Rigodon, Nord, Armance. Par­al­lèle­ment à une notoriété crois­sante et une place en vue dans les let­tres français­es, il est un proche de Gas­ton Gal­li­mard, il prend la parole dans la presse avec une véhé­mence assor­tie d’antisémitisme, visant tant le Front pop­u­laire que Jean-Paul Sartre. Durant l’Occupation nazie et l’après-guerre, il sou­tient le régime de Vichy et laisse libre cours, dans ses libelles, arti­cles et ouvrages à une haine des juifs qui cul­min­era dans Bagatelle pour un mas­sacre. À la fin de la guerre, il est exfil­tré par les nazis avec son épouse Lucie Alman­zor, tout d’abord au château de Sig­marin­gen en Alle­magne puis fuit au Dane­mark jusqu’au début des années 1950. Il revien­dra en France et repren­dra son cab­i­net médi­cal à Meudon jusqu’à sa mort, écrivant encore et accor­dant des entre­vues à la télévi­sion notamment.

Cendrars, Blaise, Frédéric Sauser-Hall, dit

188?-195?. La Chaux-de-Fonds, Paris. Auteur suisse. Romanci­er, jour­nal­iste et poète. Engagé dans la Légion étrangère il a été amené à com­bat­tre sous le dra­peau français durant la Pre­mière Guerre mon­di­ale. Il y per­dra un bras. Auteur de nom­breux romans, L’Or, Morav­agine, ou encore La Main coupée, Bourlinguer, dans lesquels la perte de son bras est évo­quée. Il est aus­si l’auteur d’un recueil de con­tes et mythes africains l’Antholo­gie nègre. Son hand­i­cap ne le frein­era pas dans ses voy­ages et déplace­ments. Il s’est fait équiper une voiture de sorte à pou­voir la con­duire avec une main. Proche des milieux artis­tiques parisiens, notam­ment des cubistes, de dadaïstes et par­ti­c­ulière­ment de Robert et Sonia Delau­nay. Il écrira le poème La prose du Transsi­bérien avec des dessins de Robert Delau­nay édité sous forme d’un lep­orel­lo œuvre de Sonia Delau­nay, sem­blable dans sa forme à un itinéraire.